Dernier jour d’Eurotour. C’est dur. Tellement dur que Victor-Mehdi décide de nous faire rester un peu : pendant que les autres petits déjeunent avec vue sur le lac d’Annecy (on vous a dit que l’eau et les montagnes c’était sympa ?) Lui « récupère » de son travail de com nocturne jusqu’à 9h15, notre bus étant à 9h33. Après une séance de rallye avec Philippe, le tonton de Pierre, nous nous retrouvons dans le bus en route vers l’aérodrome.
C’est dans la même humeur que la veille, mi-figue mi-raisin que nous préparons l’avion avec une attention particulière, nous avons peu de chance de le repréparer pour un tel vol.
« F-GSAO vous êtes autorisé décollage » cette simple phrase nous remet du baume au coeur : on repart dans les Alpes !
Après des petits tours au dessus de sa maison (que votre humble serviteur et cameraman à ce moment n’a pas trouvé ) Pierre s’engage dans la vallée direction Meribel !
Et là, c’est au tour de Pierre de subir l’ivresse des montagnes ! Il devient complètement fou, survolant les skieurs des stations alpines il slalome entre les pics, change de vallée comme de chemise et enchaînant les virages à forte inclinaison pour nous offrir des vues toujours plus impressionnantes.
Réveillant ses vieux réflexes de pilote de vol à voile il rase les montagnes, parfois on se demande s’il y a plus de dix mètres entre notre saumon (le bout de l’aile) et les caillasses. Nous traversons là vallée de la Maurienne puis nous rejoignons Briançon et commençons notre descente des Alpes.
En passant Gap on s’autorise un passage proche du pic de Bure (histoire de voir encore un peu de neige) et de son interféromètre composé d’une dizaine de paraboles chromées.
Il ne reste plus que la vallée du Rhône et ses vents puissants (le mistral soufflait à plus de 50km/h) à passer et nous nous arrêtons à Aubenas pour une pause fuel/sandwich.
Réservoirs et ventres pleins on se réinstalle, dernier vol de l’Eurotour, Pierre sais qu’il a intérêt à nous en mettre pleins les yeux. Malheureusement le temps se dégrade la couche se soude et le plafond commence à se rapprocher du sol. Aucun problème pour Pierre. Comme un pilote de Mig23 évitant les couvertures radar Pierre volé aussi bas qu’il peut dans la mince couche d’atmosphère libre entre les plateaux de la Lozère et les nuages.
Cette phase de vol permettra l’émergence de phrases philosophiques telles que « Chaud priorité survivre » et « Pierre, s’il continue à descendre, il va aller en prison ».
Bien guidé par les conseils avisés de Stéphane, qui lui demandait simplement de « suivre la lumière », Pierre nous ménage tout droit vers un ouvrage d’ingénierie des plus célèbres en France : le viaduc de Millau. On s’autorise là encore quelques minutes pour en faire le tour et s’en mettre plein les yeux.
Puis il est temps de mettre le cap sur Grauhlet, pour une tradition (oui à partir de deux fois c’est une tradition) : un petit « passage bas rapide » pour faire coucou aux copains de Supaero en stage de planeur là-bas.
Puis il est temps de remettre le cap sur Lasbordes, une dernière intégration, une dernière « piste libérée » et nous quittons la fréquence… S’en suit un moment assez pénible : sortir toute nos affaires de l’avion. L’Eurotour 2017 c’est fini. Une dernière toilette est donnée à l’avion puis nous retirons les stickers portant les couleurs de nos sponsors.
Stéphane nous a quand même permis de laisser un unique sticker « Eurotour2017 », le TB 20 gardera, encore un peu, la marque de notre périple
Je tiens à les remercier à nouveaux, à ADP, Altrach, AZ Colorado et 3AF nous vous adressons un énorme merci, c’est grâce à vous que nous avons vécu une semaine inoubliable.
C’est avec la même larme à l’oeil que lors de la fermeture du hangar isae-supaero que je referme ce carnet de vol merci à tout nos lecteurs et à tout ceux qui nous ont suivi tout au long de notre périple.
Vincent pour la dernière page du carnet de route de l’Eurotour 2017.